Bolivie - Brésil - Pérou Amazonie sans frontières

Arrivée dans la capitale du Pérou où nous serons accueillis par notre guide francophone et conduits à notre hôtel près de l'aéroport. Notre briefing d'expédition a lieu le soir, au cours duquel notre guide nous explique le programme exact et se fera un plaisir de répondre à toutes nos questions. Si le groupe n'est pas complet le jour de l'arrivée, par exemple à cause des pré-visites complémentaires, cette rencontre aura lieu le 2ème jour.

De Lima, nous prenons l'avion tôt le matin pour Cuzco. Accueil à l'aéroport où nous recevons par la suite nos bottes en caoutchouc nécessaires pour notre expédition. Nous prenons la route en direction du bassin amazonien et descendons pour cela les Andes en minibus, sur route comme sur piste ! Passage en chemin par les anciennes tours funéraires Aymara de Ninamarka, que nous visitons lors d'une promenade. Un peu plus tard, nous atteignons Paucartambo, où le célèbre carnaval masqué, ressemblant à une pièce de théâtre bizarre, a lieu en juillet. Point de contrôle important à la frontière sud de l'empire inca à l'époque inca, Paucartambo ressemble à un noble village fantôme avec ses murs blancs comme neige et ses portes et balcons bleu azur. Nous visitons le musée local et découvrons la géographie, l'histoire, la culture, la religion des habitants de cette petite ville. Puis, nous atteignons l'ancien poste de contrôle du parc national de Manu, où nous déjeunons. Nous plongeons dans l'Amazonie fumante où nous aurons peut-être l’opportunité d'apercevoir l'oiseau national du Pérou, le Gallito de Las Rocas (Coq-de-roche péruvien, également connu sous le nom Tunqui). Nuit à Pillcopata au Lodge Gallito de Las Rocas des indigènes Matsiguenka ou hébergement équivalent en chambre double ou simple avec douche/toilette privée.

Aujourd'hui, nous commençons la journée par une courte visite du village de Pillcopata. Nous visitons la place centrale, le petit marché et l'hôpital local pour avoir un premier aperçu de la vie des habitants de l'Amazonie. De Pillcopata, nous continuons par des routes sinueuses à travers la jungle. Nous nous arrêterons dans un sanctuaire animalier en cours de route, où des animaux sauvages recueillis  tels que des tapirs, des singes, des caïmans et des paresseux sont préparés pour affronter de nouveau la vie dans la jungle. Lors d'une visite enrichissante d'une petite ferme d'orchidées paradisiaque, nous restons à l’affût pour observer les colibris colorés sucer le nectar. Avec un peu de chance, nous verrons jusqu'à 12 espèces différentes de colibris ! Nous continuons à bord d’un 4x4 jusqu'à Salvación, la capitale du secteur au milieu de la jungle, avec 1 200 habitants. L’état de la route de gravier se détériore et se termine bientôt. Nous roulons sur des routes boueuses de la jungle à travers la Reserva Ecológica Chontachaka jusqu'à Shintuya, un village du peuple indigène Matsiguenka où nous visitons l'école locale et avons l'occasion d’échanger avec les lycéens de leur vie dans la jungle et de leurs projets d'avenir. Vers midi, nous arrivons à Boca Manu, qui fut autrefois fondée par le légendaire Fitzgerald, également connu sous le nom de Fitzcarraldo, à l'époque du caoutchouc. C'est aujourd’hui un village d'approvisionnement pour les indigènes et les chercheurs d'or et notre équipe de cuisine nous y attend déjà avec un délicieux déjeuner. Nous explorons ensuite la région et rendons visite au constructeur naval qui a également construit notre bateau d'expédition qui nous emmènera demain au cœur de la jungle du parc national de Manu. Il nous explique exactement quels matériaux il utilise pour construire les bateaux, quels « modèles » il propose et comment s'organisent ses « ventes ».  Nuit dans un hébergement  basique au milieu de Boca Manu avec 4 toilettes et 4 douches communes. Attention : Pas de chambres individuelles possibles ! (pension complète)

Tôt le matin, nous quittons les eaux claires de la rivière Madre de Dios provenant des glaciers des Andes et nous dirigeons vers les eaux argileuses de la rivière Manu avec un court arrêt chez les agents du parc de Limonal pour présenter les permis. Nous voyagerons cinq heures en bateau en amont du fleuve Manu, qui regorge d'oiseaux nicheurs qui se nourrissent de hérons, comme les aigrettes garzette, l’Ouette de l'Orénoque, le Sterninae et le Bec-en-ciseaux noir, surtout pendant la saison sèche. Des caïmans blancs et noirs (Melanosuchus niger), parents sud-américains des alligators, et des tortues de rivière à points jaunes (Podocnemis unifilis) sont en train de bronzer sur certaines plages. Des centaines d'engoulevents de couleur sable nichent sur les troncs d’arbres et les plages durant la journée, et il est possible de voir un jaguar (Panthera onca), le troisième plus grand félin du monde. Lors de cette excursion fluviale, nous verrons quelques espèces de primates, éventuellement des singes hurleurs rouges, des singes écureuils et des tamarins. Dans l'après-midi, nous atteignons la Casa Matsiguenka, un lodge très rustique construit selon des techniques de construction indigènes et géré par les Matsiguenka eux-mêmes. Nous bénéficions d’un aménagement sommaire tels que des toilettes et des douches, de 12 chambres twin avec lits simples et moustiquaires. Avant et après le dîner, nous explorerons certains des sentiers de la forêt tropicale de la région pour observer les animaux nocturnes...

Après le petit-déjeuner, nous passerons la matinée au Lac Cocha Salvador. Nous naviguons tranquillement sur un radeau pour observer la faune du lac. Nous pouvons rencontrer le Héron Agami (Agamia agami), le Hoatzin, le Balbuzard pêcheur, du Grébifoulque d'Amérique, mais aussi les Singes-araignées, les Capucins bruns et les Capucins à front blanc, qui se nourrissent généralement à proximité des fruits et sont donc relativement faciles à voir. Depuis une plateforme spécialement construite surplombant le lac, nous pouvons observer une famille de loutres géantes (Pteronura brasiliensis, le plus grand prédateur d'eau douce au monde) qui vit ici. Ces loutres vivent en communautés à Manu et chaque animal consomme entre 4 et 5 kilos de poisson par jour. Il est donc très probable que vous puissiez les voir se nourrir de gros poissons sur des troncs au bord du lac. Nous poursuivons ensuite notre exploration à travers la jungle où nous pourrons apercevoir des colonies de singes, notamment des singes laineux et des singes araignées. Notre guide nature local nous fera également découvrir la flore lors de cette randonnée. Au lac Otorongo, vous pourrez faire une observation de 20 m de haut. Nuit à la Casa Matsiguenka. Attention : Pas de chambres individuelles possibles ! (pension complète)

Alors que les premiers rayons du soleil se reflètent sur la rivière, nous nous dirigeons vers un mirador d'où nous avons une vue magnifique sur une zone argileuse que les perroquets affectionnent tout particulièrement pour le sel. Ici, il faut garder le silence et sortir ses jumelles pour observer des centaines de perroquets aras géants ! Après ce spectacle naturel impressionnant, nous continuons en bateau vers Pakitza jusqu'au dernier poste de garde du Parc National de Manu. De là, nous marchons à travers la jungle à feuilles persistantes, passant devant des arbres Saiba atteignant 55 m de haut, d'innombrables espèces de palmiers, de lianes et de figuiers étrangleurs jusqu'à une plateforme d'observation des tapirs de 3 mètres de haut que nous atteignons par quelques marches. Il fait maintenant nuit noire et le bruit de fond de la jungle nous submerge. Le plus grand mammifère terrestre d'Amérique du Sud, le tapir, pensant jusqu'à 250 kg, a un besoin urgent de minéraux contenus dans la terre pour la digestion. Ils peuvent donc venir à tout moment lécher les minéraux à quelques mètres de nous Nous passons la nuit sur des matelas à la belle étoile avec moustiquaires sur la plateforme. 

Aujourd'hui, nous partons tôt pour avoir éventuellement la chance d'apercevoir l'insaisissable jaguar, l'un des joyaux de la faune amazonienne. La rivière Manu offre une superbe observation matinale de la faune, notamment des tapirs, des fourmiliers, des anacondas et des paresseux à trois doigts. Après quatre heures en direction de l'aval, nous atteignons le poste de contrôle de Limonal où nous faisons une courte promenade à la recherche de certaines espèces de singes. Votre guide naturaliste en profite pour vous expliquer quelques notions de base de l'écosystème de la forêt tropicale et vous présente certaines des plantes médicinales de la région utilisées par les groupes autochtones. Peut-être que nos chemins croiseront un groupe de pécaris, une espèce de sanglier que l'on trouve ici. Nous remontons ensuite la rivière Alto Madre de Dios jusqu'à Boca Manu.  

C'est également une réalité de l'Amazonie.  Nous passerons tout d'abord devant des mineurs  jusqu'au village du Colorado. Nous alternons les moyens de locomotion (jeep et ferry) dans ce voyage digne de ceux des premiers pionniers qui se sont installés dans ce village sauvage les chercheurs d'or il y a environ 30 ans. En effet, depuis, les infrastructures routières n'ont pas tellement évoluées. À Huepetuhe même, les routes boueuses ne mènent que dans deux directions : vers les mines ou à l’opposé. Entre les deux, il y a des restaurants, des ateliers de mécanique, des magasins d'achat d'or, des magasins de pièces d'équipement lourd et des douches et toilettes publiques, vous êtes désormais dans le far west de la jungle après votre immersion nature et pour varier les ambiances dans ce village de la Ruée vers l'or. On estime que 40 000 mineurs vivent ici, dont la grande majorité travaille illégalement. Votre guide vous explique tous les tenants et aboutissants de leur présence.  Nuit dans un hôtel simple à Huepetuhe en chambre double ou simple avec douche/toilettes privées. (Petit-déjeuner). 

Le matin, nous nous dirigeons vers les collines voisines où des camions lourds apportent la terre des mines qui a été traitée au mercure pour sélectionner l'or. Au point le plus haut d'un terril, on peut voir toute l'étendue de la catastrophe écologique au milieu de cette vaste zone de jungle. Il est difficile d’imaginer que cette zone dévastée possédait autrefois des rivières et une végétation luxuriante. Nous discutons avec des chercheurs et des acheteurs d’or. Dans l'après-midi, nous atteignons la transocéanique, la route de liaison entre l'Atlantique et le Pacifique, qui n'a été achevée qu'en 2019. De là, nous nous dirigeons vers la petite ville animée de Puerto Maldonado, remplie de motos et de tuk-tuks. Nous profitons de la fin d'après-midi à la piscine de l'hôtel avant de nous diriger vers la place principale pour dîner.

NB : Si vous le souhaitez, vous pouvez visiter un bar de danse local le soir, où vous pourrez peut-être voir un groupe traditionnel de cumbia, accompagné d'une foule de danseurs. La musique Cumbia est originaire de Barranquilla, sur la côte caraïbe de la Colombie, et mélange des structures rythmiques complexes d'origine africaine avec des mélodies d'influence espagnole. C'est la musique la plus populaire de la région amazonienne et y est omniprésente.

Le matin, nous visitons le très authentique marché de Puerto Maldonado. Les chercheurs d'or, les locaux, les cueilleurs de noix du Brésil et tous les autres habitants de la jungle trouvent ici tout ce dont ils ont besoin. Après le déjeuner, nous continuons à travers le parc national de Tambopata jusqu'à un chaman vivant isolé. Il nous présente son jardin secret, ses remèdes et autres plantes médicinales.   Nous passons la nuit chez le chaman dans nos lits de camp avec un matelas et un sac de couchage douillet ainsi qu'une moustiquaire. Des toilettes sèches et une douche extérieure complètent la nuitée très aventureuse.  Nous retrouvons également ce jour-là notre équipe de cuisine, qui nous proposera de délicieux plats pour les prochains jours en Bolivie !

Nous confions nos bagages à notre équipage qui nous reverra en Bolivie dans la soirée. Après un voyage sur la transocéanique, nous emmenons les bagages à main au poste frontière péruvien pour récupérer le tampon de sortie nécessaire. Nous continuons au plus profond de la jungle en direction de la Bolivie, jusqu'à ce que le chauffeur du minibus ne puisse plus poursuive le chemin dans la jungle. Nous devons maintenant marcher un ou deux kilomètres avant d'atteindre un petit poste de police et militaire bolivien complètement isolé. Nous sommes forcément inspectés, car il n'y a en moyenne que deux passages par mois à cette frontière !  Nos passeports sont tamponnés à un autre point de contrôle frontalier. Bienvenue en Bolivie ! Nous continuons maintenant sur des routes en partie goudronnées jusqu'à atteindre un village de ravitaillement sur le Rio Madre de Dios. L’équipage nous attend déjà ici avec nos bagages et les lits de camp qui ont été installés. Après cette journée bien remplie, notre cuisinier a déjà allumé le barbecue et prépare ici de délicieuses spécialités de la jungle. Nuit sur nos lits de camp ou dans des hébergements basiques au milieu du village en chambres doubles. 

Tôt le matin, notre bateau d'expédition continue sur la rivière Madre de Dios au bord des réserves naturelles de Manupiri et Humayta. Nous faisons halte dans l'un des lieux de récolte de noix du Brésil juste au bord de la rivière et laissons le gérant nous expliquer comment la noix du Brésil est récoltée. L'arbre à noix du Brésil mesure environ 55 à 60 m de haut et vit jusqu'à 300 ans... Cet arbre fruitier ne peut pas être cultivé. Les coquilles dures de 10 à 15 cm de large contiennent 10 à 25 des graines convoitées et délicieuses que nous connaissons. Elles sont ramassées par 5 000 collecteurs pendant la saison des pluies et transportées ensuite sur des sentiers étroits à travers la jungle jusqu'au camp de collecte. En début d'après-midi, nous atteignons un autre village où nous nous émerveillons devant les puissants noyers lors d'une randonnée de deux heures avant de nous rafraîchir dans une petite rivière sous une cascade. Nous passons la nuit dans nos lits de camp dans l'entrepôt du camp collectif de noix du Brésil. Douche sous une petite cascade, dans la rivière ou dans l'eau d'un puits que vous aurez vous-même extrait. Toilettes sèches chez le gérant de l'entrepôt. 

Aujourd'hui, nous poursuivons notre expédition sur le bateau le long du Rio Madre de Dios pour nous rendre chez des chercheurs d'or fluviaux. Nous monterons ici sur leur bateau pour nous faire expliquer en détail comment ils extraient l'or du fleuve, où et comment ils y vivent avec leurs familles. Si l'école de la colonie de chercheurs d'or et de noix du Brésil "América" est ouverte, nous la visiterons aujourd'hui. Ici, nous soutenons l'enseignant avec le matériel pédagogique que notre guide a apporté. Ceux qui le souhaitent peuvent également faire don de vêtements d'enfants. En début d'après-midi, nous atteignons le petit village d'approvisionnement El Sena dans la partie bolivienne du bassin amazonien et quittons notre bateau d'expédition. Après un contrôle strict au poste militaire, qui s'assure que nous n'exportons pas d'or et que nous sommes entrés légalement dans le pays, nous nous rendons dans un petit hôtel, situé directement sur la Plaza Principal...

Si le temps le permet, nous continuons le matin à l'arrière d'un pick-up ou d'un camion ouvert, pendant environ trois heures à travers la jungle jusqu'à ce que nous atteignions la ville coloniale de Riberalta. En cas de mauvais temps, nous utilisons l'un des minibus locaux. Riberalta se caractérise par des bâtiments de style colonial et des maisons de style anglo-saxon des XVIIIe et XIXe siècles. Fondée par un Suisse et un Allemand, la ville se trouve en face de l'embouchure de deux gigantesques fleuves, le Río Madre de Dios et le Río Ben. À l’extérieur du centre-ville, certains bâtiments sont encore en bois et en argile, et les toits sont en branches de palmier. Riberalta devint un centre de négoce du caoutchouc et ne connut malheureusement qu'une courte période de prospérité lorsque l'invention du caoutchouc synthétique a marqué sa fin. Aujourd'hui, les habitants vivent de la collecte et de la transformation des noix du Brésil et des immenses scieries de bois tropical. L’après-midi, nous visitons une usine de transformation de noix du Brésil. Ici, des centaines de tonnes de la précieuse noix sont cassées, lavées et triées à la main par niveau de qualité par de nombreux employés. Outre le caoutchouc des hévéas et les bois tropicaux, les noix du Brésil, très nourrissantes, sont la principale source de revenus de la population locale. Nous visitons ensuite la cathédrale en brique et le bateau "Tahuamanu", fabriqué en Allemagne en 1889. Livré en pièces détachées , il fut le premier et unique bateau à vapeur de la région, utilisé par une société commerciale (Orthon & Co) pour le transport du caoutchouc, puis par l'armée comme transport de troupes. Le soir, nous nous rendons sur la place principale, où tout le village s'agite autour de la "plaza" avec de petites mobylettes et des motos pour l'animation de la soirée. Chacun des 80.000 habitants semble en posséder une. La circulation se fait sur toute la largeur de la route, le port du casque n'est pas obligatoire et les cyclomoteurs à trois roues peuvent être utilisés pour le transport de personnes.

Aujourd'hui, le troisième pays de notre expédition nous attend : le Brésil ! Nous partons en taxi pour la ville bolivienne de Guayaramerín, située sur le fleuve frontalier entre la Bolivie et le Brésil, le "Rio Maroré". Notre premier point de chute est le bureau de change, où nous pouvons changer nos bolivianos en Reais brésiliens. Après avoir reçu le tampon de sortie, nous prenons un petit ferry pour Guajará-Mirim, du côté brésilien. Là, nous nous rendons tout de suite à la Polícia Federal pour obtenir le tampon d'entrée au Brésil. Ici, dans la région isolée de Rondônia, où il y a encore quelques années, les défrichages massifs et les incendies étaient à l'ordre du jour. Nous pouvons constater la jungle qui a brûlé il y a de nombreuses années sur des centaines de kilomètres. Aujourd’hui, 80 % des terres agricoles incendiées sont en jachère, dans l’attente de nouveaux bovins. Heureusement, cela a permis d’éviter la déforestation et l’agriculture sur brûlis dans la région amazonienne depuis de nombreuses années ! Dans l'après-midi, nous rejoignons notre petit hôtel citadin simple à Porto Velho, la capitale de l'État de Rondônia avec ses 380 000 habitants. L'emplacement de la ville de Porto Velho a quelque chose d'unique : la ville se trouve sur une falaise au-dessus du Rio Madeira, un grand affluent de l'Amazone. La ville a été fondée en 1914 lorsqu’elle est devenue une ville portuaire. Aujourd'hui, c'est un centre de négoces pour tous les agriculteurs et bâtisseurs de la jungle des environs plus ou moins loin. Nous visitons l'ancien poste d'aiguillage avec ses voies ferrées de l'époque des barons du caoutchouc. Ce n'est qu'avec l'expansion du chemin de fer, il y a plus de 130 ans, que la colonisation ciblée de la région amazonienne, jusqu'alors totalement intacte a commencé ici à Porto Velho. Nous flânons dans le marché et marchons jusqu'au petit port, où notre cargo est déjà en train d'être chargé. Ici, nous regardons curieusement notre navire de près et interrogeons le capitaine sur l'heure de départ de demain. Si vous le souhaitez, vous pouvez goûter votre première vraie Caipirinha brésilienne ici et faire quelques pas de danse.

Après le petit-déjeuner (café da manhã) composé de baguette, de fromage et de saucisse locale, de boulettes de fromage, de racine de manioc cuite, de jus de fruits frais et de fruits, ainsi que de délicieux café et thé brésiliens, nous nous rendons au port tout proche. Le chargement de la cargaison d'innombrables camions semble sans fin. Nous embarquons à bord d'un cargo à destination de Manicoré. La lutte pour les meilleures places bat déjà son plein et après avoir accroché nos hamacs sur le pont supérieur, nous observons le chargement du fret par de nombreuses mains affairées qui, en quelques heures, rangent habilement plusieurs centaines de tonnes de marchandises diverses dans le navire. Le pont inférieur est réservé au fret. Le chargement des marchandises prend du temps, des paysans viennent régulièrement avec quelque chose à ajouter, mais c'est très intéressant à observer. Quand on voit avec quel effort et quelle force humaine les bananes, les oranges et les pommes sont chargées, on se promet d'apprécier davantage les fruits à l'avenir. Le contact avec la population est au plus proche et notre guide nous aide volontiers à traduire les nombreuses et intéressantes conversations. On mange ici avec les autochtones ce que le cuisinier du bateau nous propose, généralement du riz, des haricots (fejao)  et de la salade, accompagnés de viande ou de poulet. On ne s'arrête qu'une seule fois - à Humaitá, où le bateau est occupé par des marchands qui proposent leurs snacks, mais aussi des câbles pour charger les téléphones portables.

Nous profitons de la musique populaire brésilienne en méga-sonorisation continue depuis le pont supérieur, qui se transforme aujourd'hui en point de ralliement des 150 à 200 passagers. Tandis que défilent les paysages amazoniens ou les rivières et les fleuves se font route et les rives sont toujours très animées et habitées par des écoles , des maisons, des églises et des sites d'embarcation. En cours de route, des petits paysans se joignent régulièrement à nous, ils sont récupérés par le bateau annexe sur la rive du fleuve et arrivent avec leur marchandise sur notre bateau à pleine vitesse.

Vers midi, nous arrivons à Manicoré, située sur la rive droite du Rio Madeira, en aval de l'embouchure du Rio Manicoré. Cette petite ville au cœur de la forêt amazonienne est accessible uniquement par bateau au gré d'un voyage de plusieurs jours comme nous faisons... ou par petit avion depuis Manaus. Après ces nuits en hamac , nous profitons à nouveau du lit d'un hôtel et de l'agitation de la population, en majorité indigène, dans les rues.

Attention ! Dans de rares occasions, il arrive que le navire parte 1 à 2 jours plus tard et que nous arrivions donc à Manicoré ou Manaus plus tard. Il est également possible que nous arrivions à Manicoré un jour plus tôt en raison du fort courant. Les nuits d'hôtel, le programme et les repas (à l'hôtel : petit-déjeuner, sur le bateau en pension complète) sont adaptés en fonction des circonstances et sont inclus dans le prix.

Vers midi, nous nous rendons à moto-taxi au mini-aéroport de la ville, qui n'est desservi que trois fois par semaine par un petit avion. Après un vol de près de deux heures au-dessus de l'Amazonie, nous arrivons à Manaus, la capitale de l'État d'Amazonas à la confluence du Río Negro et de l'Amazone. La ville, qui s'est enrichie avec le caoutchouc de l'hevea a gardé un style architectural colonial et Belle Epoque surprenant au beau milieu de l'Amazonie. Le soir, devant le Teatro Amazonas magnifiquement illuminé, nous dégustons une caïpirinha typique de la région dans l'un des petits bars à samba. Ce bar, très apprécié des habitants, accueille aujourd'hui des musiciens régionaux qui changent en permanence de casting et font danser tout le bar - et nous avec ! Nuit à Manaus à l'hôtel Saint Paul, un bel hôtel près de l'opéra - quel luxe après les jours passés au fin fond de la jungle...  

Le nom de Manaus provient du peuple indien Manaos qui s'y est installé vers 1650. En 1669, les colons portugais y ont construit un fort dans la forêt vierge. Aujourd'hui, Manaus compte plus de 2 millions d'habitants et n'est pourtant  accessible que par bateau ou par avion. Aujourd'hui, nous nous laissons transporter dans la Belle Époque de Manaus, l'âge d'or de la ville, connue comme le Paris des tropiques, lors d'une visite guidée du centre historique de Manaus. Le meilleur exemple est le Teatro Amazonas, le magnifique opéra de style Renaissance, célèbre dans le monde entier, situé à l'époque au milieu de l'ancienne forêt vierge. Achevé en 1896, il témoigne de l'âge d'or de la région au 19e siècle, lorsque le Brésil dominait le commerce mondial du caoutchouc. A l'époque, la ville dans la forêt vierge n'avait pas à craindre la comparaison avec les métropoles européennes. Oui, alors qu'en Amérique les tramways étaient encore tirés par des chevaux, les architectes et ingénieurs européens planifiaient déjà un tramway électrique à Manaus. Le brusque départ des barons ducaoutchouc a mis un terme brutal au luxe et au progrès. Le prestigieux opéra a survécu, témoin de cette époque. Nous poursuivons ensuite notre découverte de Manaus, la "porte d'entrée de l'Amazonie", multiculturelle et bouillonnante de la joie de vivre sud-américaine. Nous découvrons le Mercado Municipal Adolpho Lisboa, construit en 1883, un marché couvert au bord du Rio Negro, avec des fruits et des épices. Dans la halle aux poissons toute proche, nous sommes étonnés par l'immense choix d'énormes poissons d'Amazonie !

Retour au port ! Une petite excursion en bateau nous conduit à un phénomène naturel légendaire : la rencontre des deux fleuves Rio Negro et Rio Solimões. À 10 km de Manaus, le Rio Negro, brun foncé, venant du Venezuela et plus chaud de 4°C, rencontre le Rio Solimões, plus clair, venant des régions de forêt vierge du Pérou, de l'Équateur et de la Colombie, et dont la couleur est due aux sédiments , ce que signifie son nom d'ailleurs en portugais . Comme les fleuves ont des températures, des densités et des débits différents, ils ne se mélangent qu'après 17 kilomètres. Ce n'est qu'à cet endroit que le fleuve s'appelle l'Amazone, le fleuve le plus puissant de la planète, qui transporte environ deux tiers de toute l'eau qui coule dans les rivières de la planète. Nous continuons vers un petit affluent du Rio Negros, l'Igarapé São João, et nous arrêtons à une ancienne digue où le caoutchouc collecté était chargé et amené à Manaus. L'actuel musée du Caoutchouc (Museu do Seringal) se compose d'une série de bâtiments qui représentent la vie à cette époque. Le manoir montre la richesse des propriétaires et le style de vie somptueux des barons du caoutchouc, qui avaient les moyens financiers d'apporter un style de vie européen dans la jungle. Un peu plus loin se trouvaient les simples cabanes forestières dans lesquelles vivaient les extracteurs de caoutchouc. Dans le petit magasin, on  trouvait tout pour les extracteurs de caoutchouc. Cela signifiait surtout des dettes à vie, car ils restaient dépendants de leur maître même s'ils devaient travailler dur dans la jungle. Le peu d’argent qu’ils gagnaient, était directement donné à l’église. Cela leur donnait l’espoir d’une vie meilleure et réconfortait leur âme. Senhor Jaime, qui a lui-même été exploitant de caoutchouc pendant 40 ans et a travaillé comme « seringueiro » dans des conditions proches de l’esclavage jusqu'à 18 heures par jour jusqu'en 1977, est l'un des guides qui nous mène à travers l'installation et la forêt adjacente. Le processus d'extraction du caoutchouc est expliqué ainsi que les conditions de vie extrêmement pauvres des exploitants, qui étaient pratiquement livrés à eux-mêmes dans la nature entre avril et novembre de chaque année.

Il est temps de dire au revoir à l'Amérique du Sud et à un voyage dont chacun se souviendra longtemps. Nous sommes conduits à l'aéroport de Manaus et disons au revoir à notre équipe  avant de prendre notre vol retour de nuit ! 

Fin du voyage !