Jours 13 à 19 : 6 jours de navigation / découverte du Lac Turkana et de la Vallée de l'Omo : Plus que sur tout le reste du parcours, cette partie du voyage est soumise à de nombreuses contraintes et réalités locales que nous devons prendre en considération. Nous devons en l'occurrence prendre avec sérieux la force et le sens du vent et ses conséquences sur cette véritable mer intérieure, et nous adapter en conséquence, en restant souples et prêts à vivre les aléas avec beaucoup d'esprit d'aventure.
Cette partie de voyage sur le Lac Turkana et la vallée de l’Omo va alterner équitablement le temps en bateau pour rejoindre les sites et à pied pour les découvrir. Par ailleurs nous ferons quelques liaisons en 4x4 pour éviter des journées complètes de navigation.
Dans l’après-midi de notre dernier jour de trek Turkana, nous commençons notre exploration de la "Mer de Jade" et découvrons par étapes les centres d’intérêt majeurs du Lac Turkana : volcan Nabuyatom, Central Island, Parc de Sibiloï et Koobi Fora. Nous rejoindrons ainsi le Fleuve Omo, que nous remonterons jusqu’à Omorate, en Ethiopie.
Le Lac Turkana est une véritable perle du Grand Rift Africain. Avec ses 260 km de long sur 15 à 45 km de large, le Lac Turkana couvre une superficie gigantesque, et représente tout simplement le plus grand lac naturel de désert au monde. Il n’est alimenté de façon permanente que par la rivière Omo et n’a pas de déversoir, l’eau n’en « sort » que par évaporation et infiltration dans le sous-sol. Cela entraîne une alcalinité particulière qui sous certaines lumières donne au lac une couleur jade, d’où ce nom de « Mer de Jade ».
Le lac, anciennement baptisé Lac Rodolphe en hommage à l’héritier de l’Empire d’Autriche Hongrie qui finança l’expédition des explorateur Teleki et Von Hönel, porte maintenant le nom du peuple qui borde toute sa rive Ouest, Sud et une partie de sa rive Est, les Turkana. Peuple de pasteurs de langue nilotique, ils sont originaires du Nord-Est de l’Ouganda, proches parents des Karamojong eux même issus de peuples vivant dans la vallée du Haut Nil au Sud Soudan. Leurs vêtements, le respect qu’ils inspirent, leur beauté et leurs traditions, notamment guerrières, en font un des peuples kenyans parmi les plus redoutés par leurs voisins. Néanmoins, en y mettant la manière, ils sauront s’ouvrir à nous et arborer de larges sourires.
Encore plus que sur l’Omo que nous verrons plus tard, c’est une approche unique que nous proposons ici, car en naviguant sur le lac, nous pouvons rejoindre ses centres d’intérêts répartis de part et d’autre du lac, et surtout nous pouvons rejoindre ses îles ! Avec sa dimension et les différentes îles, sites et parcs nationaux qui le jalonnent, nous ne pourrons bien entendu pas découvrir tout le lac, il faudrait y consacrer un voyage ! Les étapes sont établies de façon à partager notre temps entre navigation et découverte / balades, tout en tenant compte de facteurs essentiels dans la région, les températures et les vents. En effet nous sommes au fond du Rift, à 360 mètres d’altitude, et quasiment sous l’équateur. L’ombre sera capitale à la mi-journée, pour se protéger du soleil et ne pas dépasser les 40°C que nous pouvons parfois atteindre.
Et là, il est essentiel d'avoir de bons bateaux et de bons moteurs, chose rare sur le lac, car si le vent forcit et que la tempête se lève, il faut pouvoir profiter de la moindre fenêtre d'accalmie pour rejoindre la rive et éventuellement caboter si nous ne sommes pas arrivés à destination.
Après 4 jours passés sur le Lac Turkana, nous arrivons aux portes de la rivière Omo, le seul affluent permanent du Lac Turkana. L'Omo prend sa source sur les hauts plateaux d'Ethiopie et après avoir franchit des gorges mouvementées, étale ses méandres dans le Sud Ethiopien, avant de se répandre par un vaste delta dans le Lac Turkana. Ce delta, qui nous régale d'une avifaune particulièrement riche, nous fait pénétrer en pays Dassanetch, qui seront nos hôtes pendant 2 jours. Divisés en de nombreux sous-groupes ils se disent venir du Kenya, malgré une langue couchitique qui trahit une lointaine origine éthiopienne, preuve des nombreux mouvements des populations et des ethnogenèses qui caractérisent la Vallée du Rift. Au fur et à mesure de la décrue saisonnière de l'Omo, de nouvelles terres apparaissent, particulièrement riches, favorisant élevage et agriculture que les Dassanetch pratiquent. Le soir, de grands troupeaux rentrent au village pour la traie qu'effectuent les femmes, après avoir allumé des feux de bouse pour éloigner les moustiques ; vision assez magique de ce mode de vie sommes toutes précaire où tout dépend de la Nature.
Néanmoins, nous avant de nous rendre dans le delta et de rencontrer les Dassanetch, nous devrons rentrer en Ethiopie en véhicule pour aller préalablement faire viser nos visas à Omorate, la ville frontière. Puis après avoir salué nos hôtes Dassanetch, l'aventure dans les terres les plus inaccessibles du voyage prend fin... mais nous mesurons le privilège que nous avons eu de parcourir en bateau ce lac immense et la vallée d'un fleuve culturellement très riche.
En fin de journée du J19, nous reprenons le 4x4 pour rejoindre le pays Hamer, pour de nouvelles aventures, de nouvelles rencontres, de nouveaux horizons.
Jours 20 à 22 : 2 à 3 jours de trek en pays Hamer :
Notre guide et ami Hamer nous a, la veille au soir, donné les dernières informations de la région. Notre programme en pays Hamer va en partie dépendre des fêtes locales. L'une des principales est celle que l'on appelle Okouli, aussi dit "Saut sur les boeufs", qui dure une bonne demi-journée. Cette fête est une cérémonie de passage permettant à un jeune homme de devenir un vrai homme en âge de se marier. Ce rite de passage est particulièrement impressionnant et toute la communauté Hamer invitée s'est parée du mieux qu'elle a pu ; aussi cet Okouli est une fête à ne pas manquer. Nous pouvons y assister, moyennant des frais de participation qui ira directement à la famille hôte (et qui ne sont pas inclus car nous ne sommes pas sûr de pouvoir avoir une de ces fêtes durant notre séjour).
En fonction de cette fête, nous partirons donc pour 2 à 3 jours de trek à travers le pays Hamer, cela nous permettant de nouveau de rencontrer de manière privilégiée la communauté locale. A l'issue de nos journées de marche, nous retrouvons le soir venu notre véhicule d'assistance qui aura parcouru des petites pistes locales souvent en cul de sac ou dans le lit des rivières à sec pour nous rejoindre... Ce trek nous permettra de parcourir différents écosystèmes que les Hamer habitent, depuis les brousses sèches de basse altitude avec une économie plus basée sur l'élevage, aux zones agraires où pousse sorgho et mil dans les contreforts montagneux. Enfin notre dernière journée de trek nous fera traverser la forêt pour gagner les sommets avec, si le temps est dégagé, une vue sur le Lac Stephanie au fond du Rift, dans lequel nous plongeons. Là nous retrouvons nos 4x4 pour gagner, en un saut de puce, le pays des collines du peuple Konso.
Dominants dans la région, les Hamer sont environ 40.000 à se partager un territoire qui s’étend de l’Est du Parc de Mago jusqu’au Lac Stéphanie sur la frontière kenyane. Principalement pasteurs, ils pratiquent aussi un peu d’agriculture (sorgho, tabac, maïs) et d’apiculture. Du fait de leur origine pastorale, les Hamer sont peu attachés aux biens matériels et au contraire consacrent beaucoup de temps à leur parure et décorations corporelles, leurs vêtements, bijoux, scarifications et coiffures leur donnant une allure magnifique ; c'est sans aucun doute l'ethnie la plus "parée" de la région de l'Omo. Une de leurs principales cérémonies est celle de passage à l’âge adulte, l’Oukouli, qui consiste pour l’initié à sauter par-dessus plusieurs bœufs alignés côte à côte, maintenus par les Maaz, jeunes hommes récemment initiés. Jusqu’à présent la culture Hamer est restée imperméable aux influences extérieures malgré l’ouverture d’esprit dont ils font preuve. Tous ces traits font des Hamer une des tribus les plus fascinantes et aussi des plus attachantes de la région. Pour maximiser les chances de rencontres de qualité, nous partons au cœur du pays Hamer pour 3 jours de trek, empruntant ainsi les sentiers qui relient leurs villages, loin des pistes fréquentées par les 4x4. Les rencontres seront nombreuses au cours de la journée ou en fin de journée une fois que nous serons installés à proximité d’un village reculé, où nous serons invités au sein des cases à boire le « bunno », une décoction faite avec l’écorce des graines de café, et servie dans des demi-calebasses, invitant aux palabres.
Jour 23 : Pays Hamer (ou Pays Konso) - Arba Minch :
Après une nuit sous tente sur le terrain proche du compound du Roi Konso, nous profiterons d'une petite matinée pour découvrir un pan de cette culture très particulière, toujours dans le Sud éthiopien mais bien différentes de celles que nous avons rencontrées tout au long de notre voyage.
Peuple agriculteur, ils ont totalement façonné les milliers de collines de leur pays d'innombrables terrasses pour maximiser les terres arables. Peuple industrieux et forts, ils ont également construit de très étonnants villages, ceinturé de remparts d'énormes blocs de pierre…
En fin de journée nous gagnons la ville d'Arba Minch. Dernière nuit du voyage dans un lodge confortable dominant la Rift Valley et ses lacs.
Jour 24 : Arba Minch - Addis Abeba : Journée de liaison pour rejoindre la capitale éthiopienne. Après un dernier dîner, transfert aéroport et vol de nuit pour l'Europe.
NB : ce voyage faisant partie des voyages d'auteurs "Trans Rift Valley", vous pouvez compléter la découverte de la Rift Valley avec le voyage "Grand Afar" qui se déroule du 30 Octobre au 16 Novembre 2019. Le Jour 25 serait alors consacré à la visite d'Addis Abeba, colline d'Entoto, Musée(s), grand marché du Merkato…
Jour 25 : Arrivée en France