UN PEU D'HISTOIRE
Au cours du 1er millénaire après JC, Chams et Khmers se succèdent dans le sud de l’actuel Laos. Ils sont de culture indienne et favorisent la pénétration de l’hindouisme et du bouddhisme dans leurs Etats. Au XIIe siècle, le royaume du roi khmer Jayavarman VII s’étend jusqu’à la région de Vientiane. C’est alors que, de la Chine du sud, arrivent les Thaïs, qui imposent leur organisation politico-militaire, mais assimilent le bouddhisme local. Les Laos descendent de ces conquérants thaïs.
Au XIIIe siècle, le bouddhisme supplante l’hindouisme dans le sud-est de l’Asie. En 1353, le prince lao Fa Ngum (1316-1374), élevé à la cour des souverains khmers, s’empare de Luang Prabang et fonde le royaume de Lan Xang Hom Khao (Million d’éléphants et parasol blanc). Fidèle à ses maîtres, il impose le bouddhisme theravada. Fa Ngum est renversé en 1373. Ses successeurs règneront sur un pays plus vaste que le Laos. En 1540, Vientiane est fondée par le roi Photisarath (1501-1547) ; dix ans plus tard, elle devient la capitale du royaume. Les plus belles réalisations politiques et les civilisations les plus brillantes se décomposent pourtant. Au début du XVIIIe siècle, le Lan Xang est partagé en trois : Luang Prabang (nord), Vientiane (ouest), Champassak (Paksé - sud).
Le Siam annexe Vientiane et Champassak en 1768. Seule Luang Prabang maintient une souveraineté lao jusqu’au XIXe siècle. Lorsqu’arrivent les Français, l’aristocratie lao les accueille avec un quasi soulagement : le drapeau tricolore la préserve de la tutelle siamoise. En 1893, la France impose d’ailleurs au Siam la reconnaissance de son protectorat sur le Laos. Le pays est intégré à « l’Indochine », dont il devient une « province » peu peuplée et peu mise en valeur. La présence française sera surtout administrative. On encourage l’installation de fonctionnaires et d’ouvriers vietnamiens. L’école de la République forme à la culture et aux pratiques françaises les Laotiens dont la colonie a besoin pour fonctionner. Cependant, les temples maintiennent l’enseignement traditionnel en langue lao. Le roi Sisavang Vong (1885-1959) est laissé sur son trône.
En 1947, une monarchie constitutionnelle laotienne est officialisée dans le cadre de l’Union Française. La suite sera déterminée par le Vietnam et la Guerre froide : en 1954, les accords de Genève marquent la fin de la guerre d’Indochine et reconnaissent l’indépendance formelle du Laos. Mais le pays est dès lors partagé entre un « sud » pro-occidental et un « nord » communiste, qu’administre le Pathet Lao (fondé en 1950), allié du Viet Minh. L’union nationale (1962) ne fonctionne pas. La guerre du Vietnam se traduira au Laos par des bombardements américains massifs sur la cordillère Annamitique, où passe la Piste Hô Chi Minh, par la poussée du Pathet Lao contre le gouvernement royal pro-américain et par l’utilisation des Hmong par les forces spéciales US et la CIA.
Parallèlement, pourtant, des progrès sensibles sont constatés dans les domaines de l’éducation publique et de la santé. En 1973, un nouveau gouvernement d’union nationale est mis en place. En deux ans, le Pathet Lao est aux manettes. Il renverse la monarchie et instaure un régime communiste sous influence soviétique. 10% des Laotiens partent en exil. La répression des Hmong est féroce (et se poursuit). A partir de 1986, le gouvernement promeut le «Nouveau mécanisme économique », qui assouplit le dirigisme dogmatique du parti.
Population
La population du Laos est très variée et compte environ 130 groupes distincts. L’administration les recenssent en trois catégories : « Laos des plaines », « Laos des collines » et « Laos des montagnes » . Les ethnies les plus représentées sont : les Laos, les Khmou Ou , les Hmong Daw, les Hmong Njua, les Thaï Phu, les Lü, les Phuans…
Religion et Croyance
La vie spirituelle des laotiens est en majorté tournée vers le bouddhisme theravada, la « doctrine des anciens » contenue dans le Tripitaka. Par contre, dans les montagnes, les cultes animistes sont encore très présents chez les minorités ethniques.
Tous les Laotiens croient aux phis. Ce mot signifie à la fois "esprit", "âme", "fantôme" et "revenant". Le principe est de construire une sorte de petit autel où l'on apporte de la nourriture pour que les phis se tiennent tranquilles. Chaque village, mais aussi chaque province possède ses génies protecteurs, les lokapâlas, tellement enracinés qu'ils sont même reconnus et célébrés par le bouddhisme. Généralement nocturnes, leurs apparitions peuvent prendre une forme animale.
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CUISINE
La nourriture laotienne est l'une des plus variées d'Asie. Elle est proche de la cuisine thaïlandaise et se caractérise par l'utilisation d'au moins 120 herbes aromatiques et de piments. Le riz, et plus particulièrement le riz gluant cuit à la vapeur, est la base de l'alimentation que l'on mange avec poisson ou viande, et les soupes parfumées sont aussi très populaires.
Quelques plats traditionnels :
- Le khao niao, ou riz gluant, cuit à la vapeur et servi dans des petits paniers en raphia, est la forme la plus courante du riz.
- Le lap est une salade traditionnelle laotienne composée de viande ou de poisson haché, assaisonnée au citron vert et au piment.
- Le tam mak houng, ou salade de papaye verte, est une institution culinaire laotienne. Les papayes vertes sont pilées avec de l'ail, du citron et du piment. Estomacs sensibles, s'abstenir.
- Le mok est une sorte de pâté de viande ou de poisson, cuit à la vapeur dans une feuille de bananier. Les moks de poisson au lait de coco sont particulièrement délicieux. En fait, le mok est plus un mode de cuisson qu'autre chose.
- Les saucisses de porc sucrées à la chinoise sont généralement servies grillées ou frites.
- L'or lam est l'une des spécialités de Luang Prabang. Il s'agit d'une soupe à base d'aubergines miniatures, de champignons gluants et de poule sauvage.
- Les som mou sont des morceaux de viande de porc crue, marinée dans du vinaigre et du piment à l'intérieur de feuilles de bananier. Le som pa est la même recette avec du poisson.
- Le khao poun est un plat populaire. Il est composé de nouilles de riz qui peuvent être servies en soupe, accompagnées d'un bouillon de lait de coco épicé, de germes de soja et de feuilles de menthe.
- Le ping kai : il s'agit du poulet grillé à manger par exemple avec le khao lam, riz gluant cuit à l'étouffée dans l'écorce de bambou. Ou en boulettes accompagnées de sésame et de fruits frais, en dessert.
- Le phó (prononcer « feu »), d'origine vietnamienne, est l'un des plats les plus populaires du Laos. Une soupe de nouilles et de viande en lamelles ou en boulettes, accompagnée de petits piments, de menthe, de germes de soja, de coriandre et de basilic, que chacun accommode à sa guise.
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Langues du Laos
La langue officielle de la République Populaire Démocratique du Laos est le lao, tel que parlé à Vientiane. La langue est divisée en cinq principaux dialectes : le lao de Vientiane, du Nord, du Nord-Est, du Centre et du Sud. Seuls les accents toniques et vocabulaires varient légèrement entre ces dialectes. Le lao est suffisamment proche du thaï classique pour que les thaïlandais le comprennent.
Du fait de son passé colonial, la langue française reste la seconde langue officielle du pays. De nombreuses enseignes et administrations sont encore rédigées en français. Cependant les locuteurs deviennent de plus en plus rares et sont essentiellement d’un âge supérieur à 50 ans.
La langue anglaise tend à remplacer le français, notamment chez les générations plus jeunes.