Géographie du Ladakh
Le Ladakh est une région située dans le nord de l'Inde, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. Il est en grande partie composé de montagnes et est bordé par le Tibet à l'est, le Cachemire à l'ouest, le Zanskar au sud et la vallée de la Nubra au nord.
Sa superficie peut varier légèrement selon les sources, mais généralement, il couvre une superficie d'environ 59 146 kilomètres carrés. Cela en fait une région assez vaste, caractérisée par ses vastes étendues montagneuses, ses vallées profondes et ses déserts haut perchés.
Topographie :
Le Ladakh est caractérisé par son paysage montagneux spectaculaire, avec des sommets enneigés, des vallées profondes et des plateaux désertiques. Une grande partie de la région est située à une altitude élevée, dépassant souvent les 3 000 mètres, ce qui en fait l'une des régions habitées les plus élevées du monde.
Sa superficie peut varier légèrement selon les sources, mais généralement, il couvre une superficie d'environ 59 146 kilomètres carrés. Cela en fait une région assez vaste, caractérisée par ses vastes étendues montagneuses, ses vallées profondes et ses déserts haut perchés.
Climat
Le Ladakh connaît seulement deux saisons ; une saison estivale et une saison hivernale :
L’hiver est très long puisqu’il commence dès octobre et s’achève en mai. Les températures peuvent descendre jusqu’à - 30°C en vallée, avec des chutes de neige en montagne mais généralement peu en vallée.
Dès le mois d’octobre, les nuits deviennent glaciales, le débit des ruisseaux diminue et les terres gèlent en profondeur. Au mois de novembre, les neiges isolent le Zanskar du reste du monde pour 7 à 8 mois. Janvier est le mois le plus dur, avec des températures nocturnes de -35°C au Zanskar. A Leh, la capitale du Ladakh, les températures descendent rarement sous les -15°C à cette même saison. Avec un climat extrêmement sec, le ciel est très dégagé la plupart du temps et les intempéries ne durent jamais plus de 3 ou 4 jours. La neige n’est généralement pas très abondante, généralement moins d’un mètre, et reste poudreuse tout l’hiver.
Culture et traditions
Cette vaste région de culture bouddhiste, avec ses hauts paysages secs et désolés, constitue une extension du Tibet, tant d’un point de vue géographique que culturel.
La Vie durant l’hiver au Ladakh :
L’hiver, l’atmosphère, le paysage et le froid incitent à vivre suivant un rythme beaucoup plus lent. La majeure partie des tâches est dédiée au bétail : il faut sortir les bêtes au soleil, nettoyer les étables, faire sécher les excréments contre la pierre pour en faire du combustible, amener boire le bétail à la rivière, distribuer le fourrage, traire, etc.
Pour les parents, la journée commence au lever du jour. La mère fait du feu, prépare la première soupe d’orge. Le père va préparer les rations de fourrage tout en priant, tandis que les enfants restent au chaud sous la couverture familiale.
Dès les grands froids, tout le monde dort dans une même pièce d’hiver, souvent au rez-de- chaussée car elle est enfouie dans la maison et entourée de toutes parts par les étables. Parfois cette pièce n’a aucune fenêtre mais seulement une petite ouverture au plafond permettant l’aération et l’entrée d’un peu de lumière. La pièce d’hiver reste assez obscure et enfumée, on y accède en passant à tâtons par les étables et il est fréquent de devoir franchir 5 à 6 portes pour y arriver. Les portes sont nombreuses, très basses et étroites pour se protéger du froid extérieur, ainsi dans cette pièce, chauffée par les étables et le poêle à cuisine, la température peut atteindre de +3°C à +10°C, lorsqu’il fait jusqu’à -30°C dehors. Quand le soleil est au zénith et le froid moins intense, la famille sort se réchauffer. Assise contre le mur exposé au Sud, elle passe là tranquillement les deux premières heures de l’après-midi. Les pierres reflètent la chaleur du soleil et il peut faire +5°C contre ce mur, alors que de l’autre côté, à l’ombre, il fait -20°C.
Chacun s’occupe suivant ses inspirations : hommes et femmes cousent, filent, lavent, boivent du Tchang (la bière d’orge), discutent paisiblement ou prient, tandis que les enfants jouent entre eux, taquinent les bêtes, apprennent à lire ou à prier. Instants privilégiés, rares moments de réelle détente, harmonie faite de tranquillité, de chaleur humaine et de gestes mille fois répétés avec la grâce des mains agiles ; la famille connaît ici des moments de bonheur qui apparaissent comme une symbiose parfaite entre l’homme et la nature.
Dès la fin de l’après-midi, il faut à nouveau nourrir les bêtes, les abreuver, les rentrer avant le froid intense du crépuscule. Le soir, la mère prépare le repas tandis que l’homme prie. La nourriture est à base de farine d’orge principalement, de farine de pois ou de blé, que l’on cuisine sous forme de pâte ou de galettes. Chaque moment de la journée est accompagné de thé, avec beaucoup de beurre salé pour aider à lutter contre le froid. Le lait, de dzo ou de chèvre, est précieux, car le bétail n’en fournit qu’une maigre quantité, qui est partagée entre les plus jeunes enfants.
Société ladakhie
La culture ladakhie traditionnelle est caractérisée par une grande sérénité. Les Ladakhis opposent à la rudesse, aux difficultés de la vie quotidienne, un courage et une ténacité, une bonne humeur qui d’emblée les rendent sympathiques. Les Ladakhis sont en majorité des sédentaires. Paysans et artisans, ils vivent dans les oasis, le long des torrents qui descendent des glaciers et irriguent leurs champs d’orge, de luzerne et de blé. Ils construisent des maisons de brique de boue crue, martèlent des bols de métal, filent et tissent des robes de laine. S’ils ont délaissé la vie pastorale à temps plein, ils restent des nomades dans l’âme, et n’hésitent pas à parcourir des distances considérables pour assister aux fêtes données dans les monastères ou pour commercer pendant quelques mois par an.
Les nomades ou champas, bergers et caravaniers, parcourent les steppes des hauts plateaux à la recherche de pâturages pour leurs troupeaux (yaks, moutons et chèvres) ou pour commercer. Ils sont les seuls habitants du Rupshu. Ces errants du Ladakh ne possèdent rien ou presque rien, hormis leurs troupeaux et tirent le plus clair de leur revenu de la laine. Dans les basses vallées, ils vont chercher des céréales, des étoffes, des épices ou encore du sucre. En échange, ils apportent le sel qu’ils ramassent au bord des lacs salés, mais aussi le beurre, et surtout la laine de leurs bêtes. Le duvet récolté entre les longs poils de chèvre, appelé pashmina, est descendu jusque dans la vallée du Cachemire, où il est admirablement tissé et vendu très cher en Occident. Les habitants de ces hautes terres n’ont pas la vie facile : le travail est dur et intense pendant les quatre mois d’été et l’hiver est rude et long.
Comme l’ensemble des sociétés tibétaines, la société ladakhie est quadripartite, c’est-à-dire composée de quatre strates sociales :
- strate royale
- strate aristocratique
- strate des « gens ordinaires », l’essentiel de la population, composée d’agriculteurs, éleveurs, artisans et spécialistes religieux...
- strate des forgerons et des musiciens
Ces strates pratiquent l’endogamie (le fait de se marier au sein de sa strate) et de nombreux interdits concernent la strate la plus basse dans la hiérarchie, relatifs à la nourriture, aux relations sexuelles ou au lieu de résidence. La polyandrie (mariage d’une femme avec plusieurs frères), méthode traditionnelle de mariage dans tout le monde tibétain, de façon à ne pas diviser les terres familiales, est de moins en moins pratiquée. Concernant la communauté monastique, le critère de hiérarchie n’est pas fondé sur l’hérédité, c’est-à-dire selon le système des strates sociales, mais sur le « mérite ». Les moines dépendent des monastères au sein desquels ils ont reçu leur éducation religieuse, pris leurs vœux et été ordonnés. Malgré la prééminence du moine sur le plan religieux, il n’est pas le seul spécialiste à exercer : les villages ladakhis comptent parmi la population laïque des astrologues, des médecins guérisseurs (Amchi) et des médiums.
Festivités hivernales au Ladakh :
L’hiver les réunions entre voisins sont très fréquentes, surtout avant et après le Losar : le nouvel an tibétain. Le Losar est célébré au Ladakh et au Zanskar deux mois plus tôt qu’au Tibet. En effet, la légende veut qu’un roi Ladakhi, contraint de partir en guerre et craignant ne pas être rentré à temps pour le Losar, préféra avancer les festivités de deux mois. Dès le jour de l’an, les soirées arrosées de Tchang commencent et ne finiront qu'à l’épuisement des réserves de grain. Voisins et amis s’invitent pour boire, prier, discuter et ce regain de vie permet d’oublier les rigueurs de l’hiver. La fête traditionnelle du Losar n’est pas une fête religieuse, elle est haute en couleur mais avant tout un moment de ferveur populaire, un peu à l’image du nouvel an occidental qui d’ailleurs lui fait suite directement cette année 2011.
L’hiver concentre aussi la période des festivals monastiques : Perché rive gauche de l’Indus le monastère de Matho, prépare pendant de longs mois avec soin son festival qui a lieu chaque début d’année. A cette occasion deux déités prennent possession de deux moines entrant dans une impressionnante transe.
Calendrier des fêtes:
- Losar (nouvel an Tibétain) : célébré en février ou mars
- Hemis Tsechu: en juin ou juillet pour l’anniversaire du grand maître bouddhiste Guru Padmasambhava
- Saga Dawa: en mai ou juin pour marquer la naissance, l’illumination et le décès de Bouddha.
- Ladakh festival: en septembre pour célébrer la richesse culturelle et traditionnelle du Ladakh.
- Physang Tserup: en juillet, festival religieux et culturel.
- Ladakh Polo Festival: en juillet, festival de polo et danses folkloriques.
Religion
Le Bouddhisme au Ladakh : le Lamaïsme
Le Bouddhisme fut introduit au Ladakh via le Cachemire au début de l’ère chrétienne mais n’atteignit que l’élite et il fallut attendre le 10e siècle pour que le bouddhisme tibétain, le lamaïsme, connaisse un grand essor et soit largement diffusé dans toutes les couches de la société grâce à l’appui des souverains locaux.
Depuis, le lamaïsme, terme soulignant le rôle éminent joué par le maître spirituel, le lama, y est fermement établi avec de nombreux monastères et une population d’environ 2000 membres aujourd’hui (3,5% de la population bouddhiste).
L’église lamaïque, élément essentiel de la société ladakhie, entretient des liens étroits avec la communauté des laïcs, qui lui sert de base de recrutement et lui assure un soutien matériel (donations). L’originalité du lamaïsme tient surtout en l’appropriation des croyances et des pratiques magiques ancestrales du monde tibétain. De nombreux éléments de rites et de la symbolique bön (la religion ancestrale du Tibet) ont été assimilés dans le lamaïsme, ce qui explique la masse de déités aux allures féroces, à l’origine des démons de la religion bön, qui sont propres au panthéon tibétain.
Monastères
Le Lamaïsme comprend quatre grandes écoles : Kagyupa, Sakyapa, Nyingmapa (Bonnets Rouges), et Gelukpa (Bonnets Jaunes). Au Ladakh, la plupart des monastères appartiennent aux ordres Nyingmapa et Gelukpa (dirigé par le Dalaï Lama). Il n’existe aucun esprit de compétition ni d’antagonismes entre ces ordres. Les monastères sont désignés sous le nom de « gompa ». Souvent bâti au voisinage d’un village, seule sa position en hauteur marque la distance qui le sépare du monde des villageois avec lequel il entretient des relations étroites et quotidiennes.
Tous les grands monastères comprennent un Dhukhang (salle d'assemblée), un Lhakhang, « Maison des Dieux », chapelle réservée à la divinité principale, et des cellules d’habitation. Le Dhukhang est la pièce la plus vaste, équipée de coussins et de tables basses ou les moines s’installent pendant les prières et les cérémonies. Dans les petits monastères, une seule pièce peut servir de salle de réunion et de chapelle. La plupart du temps, il y a à l’entrée une iconographie représentant la Roue de la Vie et à l’intérieur une statue du Bouddha est entourée de disciples ou de gardiens. Moines et fidèles s’y réunissent à l’occasion des grandes fêtes du calendrier lamaïque.
Gastronomie
Le plus court chemin pour sonder le cœur d’une culture, si complexe soit-elle, consiste sans doute à partir à la découverte de sa cuisine. Pour vous permettre de découvrir le mode de vie du pays, nous vous faisons systématiquement goûter la cuisine locale, qui, même aménagée pour nos papilles occidentales, peut parfois surprendre ! La cuisine indienne et ladakhie sera agrémentée de plats occidentaux.
Si la cuisine indienne produit une quantité de plats différents rarement égalée, les céréales, que ce soit le riz en Inde du Sud, ou le blé (sous forme de roti, pains plats et ronds) en Inde du nord, constituent la base de tout repas. Invariablement accompagnées de dhal (purée de lentilles) et de sabzi (légumes), elles sont, selon les circonstances, agrémentées de viande ou de poisson. Au-delà de ces denrées fondamentales, les combinaisons sont infinies.
Au Ladakh la farine cuite d’orge, la Tsampa, est la base de l’alimentation. Elle est mélangée au thé au beurre, à la soupe, au petit-lait, au chang, au yaourt, au fromage frais ! Le blé se consomme en fines galettes qui rappellent les chapatis indiens. Il sert aussi à confectionner des pâtes fraîches. Beaucoup d’aliments importés du Kashmir et d’Himachal Pradesh entrent petit à petit dans les mœurs, et notamment le riz et le sucre.