Informations complémentaires sur KODIAK et son environnement
A peine plus grande que la Corse, l’île de Kodiak abrite une population de près de 3000 ours bruns ; les 2/3 de cette île située au Sud d’Anchorage sont composés du « Kodiak National Wildlife Refuge », une aire protégée gérée par le gouvernement fédéral. Bien moins connue et donc beaucoup moins fréquentée qu’un parc national, cette zone offre un véritable paradis sauvage depuis les côtes du Pacifique parsemées de fjords jusqu’aux sommets des montagnes glaciaires du centre de l’île.
Le cycle de vie étonnant des salmonidés
Chaque automne, poussés par une force naturelle, les saumons reviennent dans la rivière où ils sont nés. Ils nagent en amont à travers des courants puissants, traversent des rapides et sautent des chutes d'eau. Ils doivent aussi faire face à des prédateurs : ours, aigles, balbuzards et humains.
Lors de son arrivée à sa frayère, le saumon dépose des milliers d'oeufs fertilisés dans le gravier. Chaque femelle creuse un nid en présence d’un mâle. En utilisant sa queue, la femelle crée une dépression dans laquelle elle libère ses oeufs. En même temps, le mâle libère un nuage de laitance. Lorsque la femelle commence à préparer son deuxième nid, elle couvre le premier nid de gravier, ce qui protège les oeufs contre des prédateurs. Ce processus est répété plusieurs fois jusqu'à ce que la femelle ait engendré tous ses oeufs.
Leur long voyage fini, les saumons adultes meurent. Leurs carcasses fournissent de la nourriture d'hiver pour les ours, loutres, ratons laveur, visons et fournissent aussi des nutriments au fleuve pour la nouvelle génération de saumon, de la même façon que les feuilles mortes fertilisent la terre.
Les deux autres salmonidés, la truite fardée et la truite arc-en-ciel, peuvent survivre, retourner de nouveau à la mer et possiblement revenir frayer. Dans le gravier, les oeufs de saumons développent un œil - le premier signe de la vie. Au cours de quelques mois, l'embryon se développe et devient un alevin. L'alevin porte un sac vitellin qui contient tout ce dont il a besoin pour se nourrir durant les deux ou trois premier mois de vie. Une fois que les nutriments renfermés dans le sac sont absorbés, les alevins nageants remontent en aval et font face à un monde dangereux.
L’alevin peut vivre en eau douce pendant plus d’une année, ou peut nager en aval vers la mer – ceci dépend de l’espèce. Les alevins qui sont prêts à entrer l'eau salée s'appellent saumoneau. Un fois qu’ils ont commencé leur migration, les saumoneaux font face aux prédateurs, courants rapides, chutes d'eau, pollution et concurrence pour la nourriture.
Les jeunes salmonidés restent près du littoral quand ils atteignent la mer. Après leur premier hiver, ils vont vivre en mer, et, selon l'espèce, passent d'un à quatre ans à manger et à croître dans l'océan Pacifique du Nord. Ils reviennent alors à leur cours d’eau natal, pour frayer et mourir.
De tous les milliers d’oeufs pondus, seulement quelques saumons adultes survivent pour perpétuer leurs espèces. Les écloseries, comme celle la rivière Robertson Creek, augmentent considérablement le nombre de survivants en protégeant les oeufs et les alevins pendant la période précoce du développement de leur vie.
L’archipel de Kodiak :
L’archipel de Kodiak, qui comprend 16 îles majeures, se situe dans le golfe de l’Alaska, à 400 kilomètres au Sud d’Anchorage. Il s’étend sur 300 Km de long, 100 Km de large et possède une superficie de 8.000 Km2. L’archipel est la continuation de la chaîne de montagnes de la péninsule de Kenai, à 140 Km au Nord. L’île de Kodiak est la plus grande de l’archipel, avec une superficie de 5750 Km2. Elle est séparée du parc national de Katmai (sur le continent) par le détroit de Shelikof, large de 50 Km. Depuis 1941, les 2/3 de l’île sont classés en « Kodiak National Wildlife Refuge », où prospèrent près de 2300 ours bruns (3000 sur tout l’archipel) et 600 couples de pygargues à tête blanche.
Outre la ville de Kodiak de 13.000 âmes, il n’existe que 7 villages dans tout l’archipel. Ces communautés isolées ne sont accessibles que par bateau ou par avion. En effet, le réseau routier ne s’étend que sur 160 Km autour de la ville de Kodiak. L’archipel est habité depuis 7500 ans par les indiens Alutiiq, qui se rapprochent sur le plan linguistique et culturel des Esquimaux de la mer de Béring. Leur culture perdure dans l’archipel, notamment au travers de l’Alutiiq Heritage Foundation.
Le port de Kodiak est l’un des trois plus importants des Etats-Unis pour la pêche commerciale : crabes et saumons principalement. Plus de 770 bateaux de pêche y sont amarrés. Cette industrie emploie plus de la moitié de la population active de l’archipel. Kodiak est également une base importante pour les gardes-côtes américains. L’archipel a aussi développé une lucrative activité touristique autour de la pêche sportive au saumon et de la chasse à l’ours.
Ours brun ou Grizzly ?
Le grizzly est le nom employé pour désigner les ours bruns d’Amérique du Nord, en particulier ceux vivant à l’intérieur des terres et se nourrissant de saumons. On associe souvent le Grizzly aux Rocheuses américaines et canadiennes.
L’ours brun (Ursus Arctos) est l’espèce d’ours la plus répandue à travers le monde, avec une vaste répartition dans la zone tempérée, depuis l’Alaska jusqu’en Sibérie Orientale et au Japon en passant par l’Europe. A ce jour, 8 sous-espèces sont reconnues pour une population mondiale estimée à 150.000 individus. L’Alaska abrite 70% des populations d’ours bruns d’Amérique du Nord, entre 35.000 et 45.000 individus. Trois secteurs géographiques connaissent une forte densité : l’île de l’Amirauté (1500 ours), le parc national de Katmai (2000 ours), et l’archipel de Kodiak (3000 ours).
L’ours Kodiak (Ursus Arctos middendorffi) partage sa réputation de plus gros ours brun au monde (les mâles peuvent atteindre le poids de 800 Kg) avec l’ours du Kamchatka (Ursus Arctos Beringianus), dans la péninsule volcanique de Sibérie Orientale. En Europe, les ours les plus gros vivent dans les Carpates roumaines où certains individus pèsent plus de 400 Kg. En Europe méridionale, (Abruzzes, Trentin, Espagne et Pyrénées), les ours sont plus petits. Dans les Pyrénées, ils pèsent rarement plus de 200 Kg.